Synthèse

Alors que le vote est à la fois un droit conquis de haute lutte historiquement et une condition de la vitalité de nos démocraties, l'abstention n'a pas cessé de progresser en France et dans la plupart des démocraties occidentales au cours des dernières décennies.

Les déterminants du vote, et en creux de l'abstention, sont fortement liés au profil sociodémographique des électeurs. En général, les abstentionnistes sont plus nombreux parmi les personnes faiblement diplômées, avec de faibles revenus ou au chômage, signe d'une faible intégration sociale. À l'inverse, les plus éduqués, occupant des emplois plus qualifiés et rémunérateurs, et les fonctionnaires votent plus fréquemment. Autre fracture : les retraités votent plus fréquemment que les jeunes !

Les préférences politiques et le vote sur l'axe gauche-droite de l'échiquier politique ont pendant longtemps été déterminés par des variables lourdes, telles que la religion, la localisation géographique, le genre ou des caractéristiques socio-économiques, comme le niveau d'éducation ou l'occupation professionnelle. Ainsi, alors que les ouvriers et les enseignants votaient traditionnellement plus majoritairement pour les partis de gauche, les artisans, les catholiques et les hauts revenus inclinaient davantage vers un vote pour les partis de droite. 

Cependant, le passage d'une société industrielle qui correspondait à une société de classes (on pouvait parler de monde ouvrier ou de monde paysan, par exemple) à une société d'individus isolés a conduit à un changement dans les déterminants du vote et à une plus grande volatilité électorale. Le vote est de plus en plus lié à une identification partisane, à des valeurs culturelles ou encore aux enjeux du scrutin.